Présentation du projet - Les photographies
Depuis des années que François Burland se rend au Sénégal – à Dakar, à Gorée, à Saint Louis ou à Ziguinchor – il y capte des instantanés du quotidien par l’entremise d’un smartphone. Existent aujourd’hui une profusion de ces photographies prises sur le vif avec joie et humilité : le geste qui capte comptant moins que ce qui est montré.
Des images prises presque accidentellement donc, parce qu’on passait là par hasard et qui, mises ensemble, forment un regard composite sur une partie de la société sénégalaise : la vie urbaine qui chaque jour se fait et se défait ; les lieux du travail quotidien, et de l’auto-entrepreneuriat des petites villes surtout.
En 2023, un projet de livre voit le jour sur cette « oeuvre d’art totale » que constituent ces espaces publics. Et à l’image de ce foisonnement, l’ouvrage conçu comme un carnet de notes visuelles comportera 400 images sur la base d’une sélection thématique, celle des fresques et autres peintures murales publicitaires : des enseignes de magasins aux gendarmeries, en passant par les ateliers de couture et les salons de coiffure, ou encore les prisons : chacun·e possède son inscription faite à la main, en tout cas utile ou fonctionnelle, self made ou de commande, qui sert à informer ou à attirer l’attention des passant·es.
En résulte un livre simple comme un bottin de téléphone qui tient dans la main : un format raisonnable pour un projet humble. Un bel objet aussi : la reliure est souple, le dos est apparent. L’objet est épais, mais au papier fin comme du papier journal, recouvert de la couleur des quatre cents images sélectionnées et compilées en masse. Ceci n’est pas un livre de photographe et François Burland y tient.
Les textes
Le livre comprend deux textes introductifs : le premier intitulé « Improbable : Burland à Ziguinchor » est écrit par Francesco Biamonte qui retrace les pérégrinations de son ami François Burland jusqu’au sud du Sahara ; qui tisse les liens entre ce livre et le travail foisonnant de l’artiste ; qui rappelle comme celui-ci excelle dans la pratique du collage d’images chimériques, et souligne aussi sa propension à créer de manière générale du lien entre les choses mais aussi entre les gens. Un second texte par Philippe Lespinasse, réalisateur de films et écrivain est en cours de rédaction.
L’édition
Le livre sera édité par Pagine d’Arte dans la collection Shadow Cabinet. Shadow Cabinet est une nouvelle collection dédiée aux livres d’art. Elle offre une place privilégiée à l’image en apportant un soin extrême aux choix des techniques et des matériaux de fabrication.
Cette collection favorise une production suisse et souhaite unifier les trois principales régions linguistiques helvétiques en proposant de diffuser ses oeuvres en Suisse, en France, en Allemagne et en Italie, transformant ainsi une diversité linguistique en atout majeur.
Pagine d’Arte est une maison d’édition née en 1981 par le critique d’art Matteo Bianchi, spécialisée dans les publications liées au monde de l’art. Son catalogue propose une grande variété de titres répartis entre des publications autour d’expositions, des essais et des monographies. Elle produit d’importantes publications en Suisse, en Italie et en France, notamment à Paris pour accompagner des catalogues d’expositions comme celles du Centre Pompidou et d’autres grands musées.
L’impression et le graphisme
L’impression est confiée à l’imprimerie TBS, La Buona Stampa Sa à Lugano. Le graphisme est assuré par l’Atelier Cocchi à Lausanne.
« Donc Burland, dans le fil en somme logique de sa route personnelle, a posé le pied au Sud du Sahara. Et ce qu’il voit là, c’est un miroir : dans les rues de Ziguinchor […] »
« Improbables : tels sont les rapprochements,
les collages que Burland s’emploie à mettre en forme dans une grande partie de son travail depuis des décennies. »